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La chimie, ça fait peur ! : Bien sûr, vous allez me...
Films développés au Caffenol : J’ai finalement traité...

Chimie & Bricolage…

La chimie, ça fait peur !

Bien sûr, vous allez me dire que je suis chimiste et que c’est normal que la chimie ne me fasse pas peur, mais après tant d’année en dehors du labo, il ne me reste qu’une culture. Mais, la chimie n’est pas si grave, toute matière est un composé chimique, chimie et danger ou toxicité ne sont donc pas forcément synonymes.
Les images mettent en jeu de la chimie, dans le cas des images numériques, beaucoup de chimie ! Un extrait de plante, bien que naturel, est aussi un mélange de composés chimiques.
Très content de mon équipement de “Photophotie” numérique, et surtout du prix de revient des images, je trouve qu’il manque la partie “graphie” présente normalement dans le mot photographie. On n’écrit pas souvent, on fait juste de la lumière, à l’écran avec la lumière de la scène originale.
Depuis le début de l’année 2015, je me suis intéressé à utiliser la matière pour (re)créer des images. Je me propose humblement de partager les méthodes que j’utilise dans la plus simple expression de laboratoire possible : Ma salle de bain. DC IX 2016

Caffenol

Le Caffenol : Développement au café !

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Au moment où la vie des images numériques commençaient à sentir l’Instagram, le destin m’a poussé, pas fort, car c’est un chemin habituel pour moi, vers une succursale d’une célèbre franchise de conversion en argent des objets inutiles.
Ce jour là, la vitrine du fond, présentait, à vil prix, et en piteux état, un vénérable appareil photo moyen format Mamiya M645J : Des traces de chutes multiples, le pas de vis de l’objectif 80 f/2.8 bombé d’une autre chute… Rien de bien attirant, à part le prix, 93,50€ et l’assurance de remboursement ou réparation éventuelle. L’objectif de mauvais aspect mais avec le verre propre (mais graisseux), donc utilisable. Me voilà donc rentrant à la maison avec le M645J dans un pauvre sac en plastique violet.
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Commande d’une pile, test, nettoyage et premier chargement d’un rouleau de FP4+ en janvier 2015. Déception, Seulement 9 images sur 15 dû à un blocage du compteur, bibliographie Internet, démontage (Voir image ci-contre), titillage, remontage et hop me voilà heureux propriétaire d’un moyen format ! Vue de détail
Peu de rouleaux suffisent pour me rendre compte de l’évidence oublié, l’argentique a des coût de fonctionnement important si on fait faire. Mais le moyen format, s’en fout, il veut manger du film. Le noir et blanc semble un incontournable comme la “vraie essence” du film. Mais un développement N&B c’est encore plus cher, pas cool ! Puis comme par hasard, je découvre l’existence du Caffenol. Cette apparente simplicité due à l’usage de produits courants m’attire immédiatement. C’est le coup de foudre ! Ça développe tout, disent-ils, pas la peine de stocker plusieurs révélateurs potentiellement problématiques (produits chimiques… ?).
En plus, il y a un côté expérimental qui me manque de l’époque de travail de labo.

Deux des révélateurs noir et blanc courants, les plus récents sont l’Xtol de Kodak de 1996 et le HC-110 de 1962. Néanmoins, l’âge importe peu pour les films actuels qui adorent aussi le Rodinal dont le brevet date de 1891 et l’incontournable Kodak D-76 des années 1920 tout comme leurs ancêtres sur plaques de verre.
La légende de la photographie, raconte que “pendant la guerre” (On ne sait pas trop laquelle), le développement des clichés était parfois réalisé à l’aide de formules utilisant des produits disponibles. Malheureusement, il y a peu de choses écrites sur le sujet. En 1995, le Dr. Scott Williams fait effectuer une recherche de révélateurs avec des produits domestiques à sa classe de travaux pratiques de chimie photographique au RIT (Rochester Institute of Technology, Institut de Technologie de Rochester), le résultat est consigné dans ce petit article (en anglais). La formule originale contient du café soluble, de carbonate de sodium (cristaux de soude) et de l’hydroxyde de sodium (soude caustique) dilués dans de l’eau. La bombe est lancée !
Dans les 8 ans qui suivent, un nombre croissant de bricoleurs en chimie photographique perfectionnent les formules pour obtenir une version finalement utilisable en lieu et place des révélateurs classiques. Le nom de Caffenol est inventé par Donald Qualls en 2004. Un peu plus tard, en 2010, les 2 plus grandes sources d’informations sur le sujet sont crées : Le blog Caffenol de Reinhold (imagesfrugales) et le site Caffenol.org de Dirk Essl.

Films développés au Caffenol

J’ai finalement traité un nombre de films différents assez important dans des conditions différentes, et même poussé jusqu’à 4 indices d'exposition avec d’assez bons résultats, pas toujours du premier coup !
* Fomapan Classic100 (et son clone le Lomography Earl Grey 100)
* Fomapan Creative 200
* Fomapan Action 400
* Foma Retropan Soft 320
* Fomapan Action 400 @1600
* Ilford HP5+
* Ilford HP5 (400), pas tout à fait sûr du film, Robert m’avait offert des rouleaux périmés de 20 ans
* Ilford HP5 @1600
* Ilford HP5 @6400, j’aimerai tant en avoir encore pour l’utiliser à cet indice d’exposition !
* Ilford FP4 (125), du même lot que le HP5, mais avec transfer des numéros du papier protecteur, il m’en reste.
* Rollei Retro 80S, une merveille, surtout exposé à travers un filtre infra-rouge 720nm
* Rollei RPX 25
* Rollei RPX 100
* Rollei RPX 400
* Rollei RPX 400 @1600
* Rollei RPX 400 @6400, pas terrible, bien que la deuxième fois est meilleure que la première !
* Rollei Superpan 200, un film réputé réfractaire au Caffenol, semi stand, C-L…
* Rollei ATO 2.1, un film “litho” orthochromatique, résultats prometteurs.
* Shanghai GP3 avant sa disparition je n’ai pu avoir que 13 films de qualité.
* Fujifilm Acros 100, un peu dur à laver…
* Kodak 400TX
* Kodak TMZ @1600, périmé de 12 ans, faut aimer le grain !
* Kodak T400CN, périmé de 11 ans, rendu agréable.

Formules de Caffenol

Préparer du Caffenol, c’est diluer du café soluble, de l’acide ascorbique (Vitamine C), du carbonate de sodium et parfois, dans mon cas, du sel iodé dans de l’eau. Il a plein de théorie sur le mélange, comment le faire et sur la fait que “cela ne se conserve pas”.
J’ai un ordre logique pour effectuer la solution qui est le suivant :
1) La vitamine C et le sel s’il y en a dans un tiers de l’eau en touillant avec une spatule en plastique
2) J’ajoute petit à petit le carbonate, ça mousse, en touillant régulièrement, cela ne me préoccupe pas car la présence de l’acide aide à la dilution.
3) j’ajoute le reste de l’eau, je refouille, s’il reste un peu de carbonate non dilué, je ne m’inquiète pas car la café est acide, il aidera à dissoudre ces quelques grumeaux.
4) Je finis en ajoutant petit à petit la café et en touillant pendant l’addition. 5) Je laisse reposer, un certain temps, qui peut aller jusqu’à une bonne heure dans une grande cuvette d’eau pour être à la température ambiante. 20ºC est l’idéal, mais je suis monté jusqu’à 23ºC sans problème en compensant le temps de développement.
Des personnes bien intentionnés donnent des proportions en cuillères à soupe…, je reste un chimiste et je sais que les volumes ne sont pas adaptés pour mesurer les solides, une petit balance électronique de bijoutier ne vaut rien du tout, la mienne de portée 200g à 0,01g m’a coûté 5€ !
Par contre, les mesures de liquide, l’eau dans ce cas peuvent se faire avec n’importe quel récipient gradués, la précision n’est pas critique à ce point.
Pour les proportions, j’utiliserai la quantité pour un demi-litre (500ml) qui est la quantité nécessaire pour ma cuve pour un film 120, une simple règle de 3 permet de retrouver pour d’autres volumes.
A propos, la majorité des formules se conservent bien et peuvent même resservir…

Caffenol C-H

Le couteau suisse, celui par lequel il faut commencer pour être accroché par le Caffenol, suffisamment rapide et sans problème, passe partout.
Une concoction extraite des 3 recettes de base de Reinhold.
Acide Ascorbique : 8g
Sel iodé (60mg/kg KIO3) : 10g
Carbonate de sodium (anhydre) : 27g
Café soluble (Aldi, Lidl, Leader Price, Nescafé, Día…) : 20g
Eau : 500ml
Exemple de temps à 20ºC : 15 min pour un Fomapan 100, Rollei RPX400, Kodak TX400
Agitation de 10 retournements au début et 3 autres toutes les minutes.

Caffenol Delta STD

Cette recette de Dirk Essl fonctionne très bien, au moins pour les films à faible sensibilité
Acide Ascorbique : 10g
Carbonate de sodium (anhydre) : 12g
Café soluble (Aldi, Lidl, Leader Price, Nescafé, Día…) : 22,5g
Eau : 500ml
Exemple de temps à 20ºC : 11 min pour Shanghai GP3 et Fomapan 100, 15 min pour Acros 100, Rollei Retro 80S, Rollei RPX 100
Agitation de 10 retournements au début et 3 autres toutes les minutes.

Caffenol C-L

La formule des cas difficiles, des films périmés et des développements poussés qui fait également parties des 3 recettes de base de Reinhold. Développement dit “semi-stand”
Acide Ascorbique : 5g
Sel iodé (60mg/kg KIO3) : 10g (ici, 1g de bromure de potassium serait probablement meilleur)
Carbonate de sodium (anhydre) : 8g
Café soluble (Aldi, Lidl, Leader Price, Nescafé, Día…) : 20g
Eau : 500ml
Exemple de temps à 20ºC : 70min pour T400CN et Rollei Superpan 200, 75 min pour Rollei RPX 400 @1600
Agitation de 10 retournements au début et 3 autres toutes les 10 minutes.

Caffenol LC+New

Pris dans le feu de l’action des vieux livres, je n’ai pas résisté à acheter le dernier film “litho” encore sur le marché, le Rollei ATO 2.1, c’est un film à fort contraste, conçu pour ne rendre presque pas de tons de gris entre le blanc et le noir. Cette formule est à très faible contraste pour compenser. Le résultat n’est pas mal pour un seul essai.
Acide Ascorbique : 1g
Carbonate de sodium (anhydre) : 5g
Café soluble (Aldi, Lidl, Leader Price, Nescafé, Día…) : 6g
Eau : 500ml
15min à 20ºC pour Rollei ATO 2.1
Inversions pendant 1 min puis 3 inversions toutes les 3 minutes.


   

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Un logo fictif.
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